Journée de formation linguistique, des migrants témoignent

Sur orientation de la direction territoriale de l’OFII à Orléans, 16 personnes arrivent à l’Union française des centres de vacances (UFCV) à Saint-Jean-le-Blanc, pour suivre leur formation de 100 à 400 heures de cours de français.

Latifa B., formatrice, les connaît déjà. Elle commence, dans une ambiance chaleureuse, en rappelant ce qui a été enseigné la veille.

Tous s’expriment facilement en français, et chacun respecte la parole de l’autre.

La thématique de ce jeudi est le logement. La formatrice s’appuie sur les compétences orales et écrites. Elle débute par l’oral et les interroge : « Où peut-on habiter en France ? » Les réponses fusent : « Dans un foyer, dans une maison, dans un appartement… » L’écrit arrive ensuite et Latifa insiste sur la différence entre le message formel et informel : « On ne s’adresse pas de la même façon à un ami et à l’administration ». Cette distinction rappelée au tableau est comprise par tous.

Latifa B., formatrice
Latifa B., formatrice

Chaque stagiaire s’implique et s’applique à répondre tout au long des exercices de la matinée. Ils sont venus pour apprendre quelque chose d’utile disent-ils, le regard souriant derrière leur masque.

Sylvia B., centrafricaine, arrivée en France en 2002, attendait cette formation avec impatience. Après 57 heures de formation linguistique, elle envisage de demander la session conduisant au niveau supérieur de maîtrise de la langue française : le niveau A2. Elle espère obtenir une carte de résident. Cette formation pendant laquelle on prend le temps de lui expliquer lui permet d’envisager un projet professionnel dans l’informatique.

Daouda B., guinéen, a lui effectué 27 heures de cours. Arrivé en France alors qu’il était mineur, il a pu intégrer un lycée puis entrer en apprentissage pendant deux ans. Son parcours pour arriver en France a été difficile alors, aujourd’hui, savoir comment écrire à un employeur est pour lui une marque d’intégration. Il a un titre de séjour salarié et travaille de jour ou de nuit. Le centre de formation adapte donc son planning en fonction de ses horaires. Il peut même suivre les cours le samedi.

Mao K., guinéen lui aussi, a obtenu le statut de réfugié récemment. Il suit avec assiduité et satisfaction la formation, 24 heures par semaine, pour apprendre le français et pouvoir créer son entreprise en France.

Din Mohammad S., afghan, est bénéficiaire de la protection subsidiaire et vient quatre journées par semaine. La formatrice est rassurante et les cours sont agréables. Alors, malgré la difficulté de la langue, il est heureux de venir apprendre et échanger en français. Il espère lui aussi créer son entreprise.

Les stagiaires Mao K., Sylvia B., Din Mohammad S. et Daouda B.
Les stagiaires Mao K., Sylvia B., Din Mohammad S. et Daouda B.

Pendant que cette formation se prolonge l’après-midi, neuf autres stagiaires assistent eux aussi à une formation dans une autre salle. Ils sont tous réfugiés ou bénéficiaires de la protection subsidiaire et se sont vu prescrire 600 heures de formation. Ils écoutent avec attention Sarah J. la formatrice. Aujourd’hui, ils étudient le son « ou » à l’oral et à l’écrit. Pour ces personnes non scolarisées dans leur pays d’origine, cette formation de 600 heures est un véritable atout pour s’intégrer en France.

Zara M., originaire de Centrafrique, est satisfaite de la formation. Elle peut parler, échanger avec les autres stagiaires et apprendre à écrire. Zara a déjà effectué 440 heures et souhaite mettre à profit les heures restantes pour progresser et pouvoir communiquer avec plus d’assurance lors de ses activités quotidiennes.

À la fin de la journée, les formatrices rédigent le bilan quotidien : de belles progressions en cours. Chaque stagiaire bénéficie d’une évaluation intermédiaire et une évaluation finale. Si le niveau A1 est atteint (comprendre et utiliser des expressions familières et quotidienne, savoir se présenter ou présenter quelqu’un, pouvoir poser à une personne des questions la concernant et répondre au même type de questions, etc.), une orientation vers une certification est présentée par l’organisme de formation.