Conférence de presse sur les déplacés ukrainiens Place Beauvau

Jeudi 10 mars, place Beauvau, le ministère de l’Intérieur tenait une conférence de presse dédiée à l’accueil des déplacés ukrainiens. Parmi les intervenants, Didier Leschi, directeur général de l’OFII.

Joseph Zimet, Didier Leschi et Clémence Olsina

La conférence de presse présentait les axes de travail du ministère de l’Intérieur pour faire face à l’éventuelle venue massive de déplacés d’Ukraine. Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté a ouvert la conférence en faisant un point global sur la situation. À ce jour plus de 7 700 déplacés en provenance d’Ukraine sont présents sur le territoire français. Certains en transit vers des pays du Sud de l’Europe, d’autres ici pour rester, au moins quelques temps. La ministre s’est félicitée de l’engagement massif des collectivités locales et de particuliers.

Cette mobilisation se traduit concrètement puisque plus de 10 000 personnes se sont inscrites sur la plateforme Je m’engage pour l’Ukraine (parrainage.refugies.info) selon les chiffres présentés par Jérôme Medelli, directeur de cabinet du Délégué interministériel à l’accueil et à l’intégration des réfugiés (DIAIR). Puis Clémence Olsina, directrice de l’asile au sein de la Direction générale des étrangers en France (DGEF) est revenue sur la mise en place du premier accueil des réfugiés et sur la protection temporaire et l’accès au logement.

Didier Leschi, le directeur général de l’OFII a ensuite pris la parole. Il a mis en lumière les missions de l’OFII dans ce contexte et notamment le versement d’une allocation comparable en tous points à l’allocation pour demandeurs d’asile. Il est également revenu sur la structure de premier accueil parisienne, Porte de le Chapelle, dédiée à l’accueil des déplacés ukrainiens, et ce pour une durée encore indéterminée. Sur place, le déploiement des services de l’OFII et de la préfecture de police sous la forme d’un Guichet unique des demandeurs d’asile facilite l’enregistrement dans le dispositif de protection temporaire.

Joseph Zimet, préfet coordinateur du suivi de l’accueil des réfugiés ukrainiens, a conclu cette succession d’interventions, en annonçant notamment la création d’une Cellule interministérielle de crise.

La conférence de presse s’est poursuivie par une série de questions des journalistes. Interrogé à propos d’un possible « deux poids deux mesures » sur la situation des réfugiés, Didier Leschi a rappelé que l’OFII oriente plus de 1 600 réfugiés tous les mois dans des hébergements partout en France. Il a aussi souligné que les hôtels utilisés pour accueillir les Ukrainiens sont les mêmes que pour l’accueil des Afghans il y a quelques mois. Enfin, les déplacés en provenance d’Ukraine, comme tous les demandeurs d’asile, se voient proposer la vaccination contre la covid-19.

En conclusion de la conférence de presse, les préfets Joseph Zimet et Didier Leschi ont noté un changement de perspective. La France, dont la communauté ukrainienne est assez réduite, est en train de devenir un pays de fixation, au moins temporaire, là où jusqu’à présent les déplacés étaient essentiellement en transit vers des pays du Sud de l’Europe. Sur ce point, selon les chiffres rappelés par Didier Leschi, quelque 1 000 Ukrainiens qui avaient demandé l’asile ces derniers jours, optent progressivement pour la protection temporaire. Ils espèrent donc, comme tout un chacun, une fin rapide du conflit qui leur permettrait de rentrer dans leur pays au plus vite.